

Il y a deux semaines, j’ai participé à un dîner mémorable à la Table Ronde. Pour rappel, ce lieu, niché dans le Marais, est à mi-chemin entre le restaurant et la salle de concert. Il ouvre en fonction d’un line up de chefs. Les toques se succèdent aux manettes de cette table unique, nez à nez avec une quinzaine de happy few.
Ce soir-là, ce n’était pas un, mais deux chefs (et quels chefs) qui ont livré une performance d’anthologie à quatre mains. Simone Tondo (ex Roseval, en attendant l’ouverture de son nouveau restaurant) et Giovanni Passerini (ex Rino, qui lui aussi ouvrira bientôt son nouveau restaurant), deux Italiens, un Sarde et un Romain, ont mitonné un menu résolument transalpin à la demande de Nespresso.
La marque de café vient de sortir deux nouveaux grands crus inspirés de la Botte, plus précisément Milan et Palerme : Tribute to Milano (arômes fruités, note de céréales) et Tribute to Palermo (arômes de cacao et de poivre épicé). Des capsules en éditions limitées, qui ont « corsé » le repas, chaque plat étant servi avec une tasse.
Coup d’envoi avec les langoustines de Simone, outrageusement dodues, avec des tomates parfumées, du cresson et une tranche de lard gentiment grassouillette.
Puis les tortellini de poisson de Giovanni façon mamma, trempées dans une eau de tomate cristalline, et piquées de salicorne avec du foie gras poêlé.
Service à Simone, qui balance son homard bien calé dans une purée fumée.
Giovanni réplique avec un risotto pimpé avec de la moutarde et de la groseille. La texture, un poil grumeleuse, flirte ostensiblement avec de la polenta. Et quand on creuse, surprise, une fabuleuse canette sauvage, sorte de diva à chair de caractère.
Pique de douceur avec la pomme reine claude, nappée de yaourt au goût de reviens-y et de glace à la pistache qui rappelle les vacances…
Absolument fatale, la brioche perdue avec une crème de citron doucement acide.
Clap de fin sur un café, what else ?!