

Ces dernières années, la tartine en a bien bavé. Rayée sans sommation des cartes des bistrots et restaurants, reléguée au second plan derrière les burgers, hot-dogs et autres dérivés du sandwich, la tartine faisait grise mine. Mais ça, c’était avant.
Le revival de la tartine
Depuis quelques mois, le parent pauvre du casse-croûte se rebiffe. Une rébellion menée tambour battant à coup de posts Instagram à foison. Et c’est certainement là son arme la plus redoutable.
Car contrairement à un sandwich, quel qu’il soit, la tartine montre ses ingrédients. Résultat, de New York à Sydney, en passant par Londres et Paris : des avocado toasts en veux-tu en voilà, des tartines de Nutella à tout va avec option banane ou pas, des smorrebrod ou smörgas (ses traductions danoise et suédoise) dans tous leurs états, des bomba de bruschettas, etc.
Il n’y qu’à voir le nombre de publications sur le puissant réseau social pour s’en convaincre : #tartine 62 977, #toast 1 684 929, #bruschetta 229 402.
Mangez des tartines, c’est in !
Une anatomie avantageuse
Exhibo la tartine ? Carrément et c’est pour ça qu’on l’aime. En clair, avec elle, pas besoin de se casser la tête pour trouver l’angle qui laissera s’échapper un bout de garniture. Et ça, c’est vraiment précieux, parole d’Instagrameuse.
Nous voilà donc face à une tranche de pain (blanc, noir, avec ou sans gluten, la tartine est tolérante) servant de support à toutes les fantaisies salées, sucrées ou même un mix des deux. Maligne, elle joue sur tous les fronts et s’adapte à chaque moment de la journée, du petit-déj à l’apéro, du goûter au grignotage de retour de soirée. Autre avantage non négligeable, pas besoin d’être un as de la cuisine pour en préparer.
Et puis, quoi de plus réconfortant qu’une tartine taillée dans du bon pain, beurrée et décorée d’un tas de bonnes choses pour fiter aux envies et caprices de chacun. Bien avant la petite madeleine, on est tous passés par la tartine.
Il était une fois la tartine
D’après la légende, la première tartine fut servie à Jules César en 49 av J.C pour combler un petit creux durant le siège de Marseille. Sur le pain trônaient des olives et deux anchois (source Wikipedia).
Dernière chose à savoir avant d’engloutir une tartine ? « Une tartine qui tombe par terre tombera toujours du côté beurré », une prophétie énoncée par la loi de Murphy. A manipuler avec précaution.
Les tartines à croquer/shooter à Paris
Le bar de l’Hôtel Renaissance Arc de Triomphe propose jusqu’au 15 septembre une tartine composée par Nessa Buonomo (du blog La Mariée aux Pieds Nus, auteur du livre Inspirations Fleuries aux éditions Eyrolles). En guest sur le pain grillé, du confit de rose L’Epicurien avec du fromage de chèvre, des tranches de poire, des pousses d’alfalfa. 12€.
39, avenue de Wagram 75017 Paris
Season, la nouvelle cantine du Haut-Marais dont tout le monde va parler à la rentée, surfe sur la vague avec une variante sucrée, la Banana Tartine (8€), de la purée d’amande au miel, des bananes, des raisins secs et/ou des fruits frais sur du pain aux céréales avec ou sans gluten (ce dernier signé Eric Kayser). Et une salée, la Tartine d’Avocat aux épices bien sûr (crème d’avocat, citron, curry, moutarde à l’ancienne, 9€).
1, rue Charles françois Dupuis 75003 Paris
Dans la même veine, le coffee-shop Ob-La-Di affiche le combo avocat (avec quelques larmes de pesto et des graines de grenade, 9€) et marmelade (7€) sur du pain purple haze (à base de pomme de terre vitelotte qui donne à la mie sa couleur violacée).
54, rue de Saintonge 75004 Paris
Quant au Grand Pigalle Hotel, il présente son avocado toast avec deux œufs pochés.
29, rue Victor Massé 75009 Paris
La bruschetta s’en donne à cœur joie chez Ober Mamma. Bruschetta red is dead (tomates confites, aubergine marinées, ricotta, roquette, 7€) ou Bruschetta Brian de Parma (Parme 24 mois, crème de figue, figues fraiches, 8€), reste à faire le choix.
107, boulevard Richard Lenoir 75011 Paris
Elle est complètement givrée chez le glacier Il Gelato del Marchese, qui étale ses parfums salés sur du pain grillé à l’aperitivo.
3, rue des Quatre-Vents 75006 Paris
Et la smörgas suédoise est la vedette du Café Smörgas, où elle se pare chaque jour de nouvelles compositions aux accents scandinaves : saumon, avocat, blueberries, graines de sésame noir, sauce raifort ; concombre, œufs de saumon sur une base de crème fraîche (10€ avec un taboulé).
11, rue du Château d’Eau 75010 Paris
Ci-dessus, la vitrine du Café Smörgas. Ci dessous, la tartine de l’Hôtel Renaissance Arc de Triomphe (©Chloé Lapeyssonnie), la tartine avocat d’Ob-La-Di, la tartine glacée de Il Gelato del Marchese, le smörgas saumon du Café Smörgas.